Aaah, Halloween. La fête des morts et son cortège macabre d’esprits malins, de sorcières et de loups-garous, c’est une ambiance … et surtout c’est le moment parfait pour se raconter des histoires qui font peur.
Et pour les dénicher, ces histoires, pas besoin d’aller très loin. Sérieusement, vous n’imaginez pas tous les trucs glauques qui entourent la ville et ses environs ! Apparitions étranges, disparitions inquiétantes, légendes morbides, massacres … Y’a de quoi vous glacer le sang.
On vous conseille de bien vous accrocher car après une première et une seconde édition, nos chroniqueuses Crystal et Zigoute sont de retour avec un troisième opus d’histoires bien sombres qui se sont déroulées à Montpellier ou pas très loin à raconter à vos amis.
Une guillotine sur le Peyrou
Aaaah comme il fait bon chiller au Peyrou au soleil, à côté de ce vieux Louis XIV qui zieute l’horizon perché sur son cheval … Pourtant ce qui s’est passé à l’endroit même où se trouve cette statue est franchement pas joli. En fait l’effigie de Louis XVI qui trône sur le Peyrou n’est pas l’originale. L’originale, édifiée en 1718, a été renversée en 1792 (en pleine période révolutionnaire) puis fondue pour fabriquer des pièces d’artillerie. À la place on installa une guillotine, qui a servi à trancher la tête de près de 23 personnes … avant qu’une seconde statue identique à l’originale soit remise au même endroit en 1838, comme si de rien n’était.
La prochaine fois que vous passez à côté, ayez une prière pour ces pauvres bougres qui ont vu la lame s’abattre sur eux.
La Dame Blanche de Palavas
Dans les années 80, après une soirée, quatre amis aperçurent une femme âgée au bord de la route près du Pont des Quatre-Canaux. Ils lui proposèrent gentiment de la ramener et elle accepta d’un simple hochement de tête. Les jeunes reprirent la route … Aucun mot ne sortit de la bouche de l’étrange passagère jusqu’au moment où elle cria « Attention au virage, attention au virage ! ».
Le conducteur ralentit et tout se passa bien. Mais là, les deux passagères de derrière se mirent à crier. La dame ! Elle avait disparu ! Malgré la voiture en marche et les portes fermées ! Pourtant les tests faits juste après ont montré qu’aucun des jeunes n’était sous l’emprise d’une drogue ou de l’alcool. Cette dame blanche n’est d’ailleurs pas la seule a avoir été aperçue dans la Région …
La légende du Pont du Diable
Vous avez certainement déjà entendu parler du Pont du Diable tout près de Saint Guilhem Le Désert, mais est ce que vous connaissez la légende qui l’entoure ?
Au Xème siècle, période de la construction du Pont, des incidents étranges surviennent durant la nuit. Chaque jour les travaux avancent grâce aux moines des alentours et chaque nuit voilà le travail de la veille réduit à néant … Volonté démoniaque ? Habitant malveillant ? Personne ne sait vraiment. Toutefois, pour avoir la paix, les hommes religieux décident de passer un pacte avec le diable : ils lui offriront la 1ère âme qui traversera le pont une fois celui ci achevé.
Le Jour J, ils attachent des casseroles aux pattes d’un chien baptisé et le font courir sur le pont. Furieux de cette mascarade, le Diable saute du pont dans le gouffre noir. Il donne ainsi son nom à un endroit qui est hélas toujours aujourd’hui synonyme de mort…
Le château hanté
Il y a fort longtemps dans un vieux château languedocien, des bruits mystérieux et effrayants résonnent à minuit passé. Malgré tout, le seigneur des lieux décide de se marier et de ramener chez lui son épouse. Le lendemain des noces, la pauvre demoiselle est retrouvée morte dans l’escalier du donjon. Quelques temps plus tard, sa seconde épouse, une jolie noble, meurt également le lendemain des noces dans d’étranges circonstances.
Quant à sa troisième femme, la fille d’un charbonnier, elle a d’après la légende plus de chance. En effet, ayant entendu un bruit étrange elle s’aventure dans le château et tombe sur deux vieillards assis au coin de la cheminée. Le temps de chercher de quoi les réchauffer, ils se volatilisent et laissent derrière eux un coffre rempli d’or ! Si jamais lors d’une balade vous tombez sur un vieux château …
Boulet de Canon dans l’Écusson
On vous a déjà parlé du boulet de Canon encastré rue des Etuves mais ce que vous ne savez probablement pas, c’est qu’il y en a un deuxième. Il se trouve au 2 rue Salle-L ’évêque, dans la cour de l’Hôtel Girard il est le triste souvenir d’un massacre perpétué ici à l’été 1815.
Le 27 juin 1815 sonne la défaite de Waterloo : l’empereur Bonaparte est tombé ! Dans les rues de Montpellier, le peuple en liesse crie Vive le Roi et fait flotter les drapeaux blancs sur la ville… mais pas pour longtemps. Car aussitôt les soldats de Bonaparte prennent les armes et tirent sans réfléchir sur la foule, laissant derrière eux un champs de cadavres et de désolation … et aussi un boulet de canon, qui 200 après, témoigne encore de ce tragique été 1815.
La bête du Gévaudan
Il y a 3 siècles environ, une série de morts sordides et de disparitions inquiétantes vient troubler le calme des Cévennes. Pendant 3 ans, plus d’une centaine d’enfants et de femmes sont retrouvés morts ou se sont carrément volatilisés ! D’eux, il n’est resté que des corps atrocement mutilés, déchiquetés, ou bien des vêtements maculés de sang seulement – comme ceux de la dernière victime qu’on a retrouvée. Cette jeune demoiselle éperdument amoureuse du fils d’une famille rivale avait du oser l’impudence d’une petite escapade amoureuse.
Les chasses, traques et autres battues organisées pour capturer la bête responsable de cette horreur font chou blanc. On ne l’a jamais retrouvée. D’ailleurs il n’est pas impossible qu’elle ait eu des petits … Quand vous irez vous balader dans les Cévennes, faites bien attention aux bruits dans les buissons hein.
Des morts sous le Rockstore
Toi qui a déjà été sué toute l’eau de ton corps au Rockstore, tu sais que tu troubles ainsi le repos des morts ?
Car au XVIIIème siècle, le Rockstore était une église ! Son petit nom c’était l’église de l’Observance et un paquet de gens y ont été inhumés – dont un illustre personnage, en 1785. Eh oui Charles Bonaparte en personne a.k.a le papa du futur empereur a été enseveli ici ! Bon il n’y est pas resté très longtemps puisqu’à la demande de sa famille, il a rejoint la propriété familiale de Saint Leu (près de Paris) par un stratagème pour le moins … morbide. Disons que pour rester discret, on balança le pauvre Charles dans une caisse doublée de plomb et on déclara qu’elle contenait une pendule.
Exhumer un cadavre, le foutre dans une caisse et le faire passer pour une grosse horloge, il fallait le faire quand même. Allez, une p’tite pensée pour Charles la prochaine fois que vous irez danser au Rockstore ! (Et aussi pour toutes les âmes qui dorment juste sous vos pieds)
L’étrange tradition des Pailhasses à Cournonterral
Tu savais que chaque année a lieu à moins de 20 kilomètres d’ici le Carnaval considéré comme le plus étrange de tout le Midi de la France ?
Quand vient le mercredi des Cendres, le village de Cournonterral est fermé au public. Et pour cause : une bataille très étrange va s’y livrer. Pendant des heures, les « Pailhasses » (sorte d’êtres étranges vêtus de sacs de toile, de chapeaux et de plumes noires) pourchassent les « Blancs » (personnages tout de blanc vêtus comme on peut le deviner) dans les rues du village recouvertes de lie de vie et bâchées pour l’occasion. Les Blancs détalent comme des lapins dans les rues du village car s’ils se font attraper, les Pailhasses, aidés par les « Sales » les balancent tête la première dans la lie de vin ! Pouark !
Une course poursuite bien glauque qui se répète chaque année depuis 1346.
Hécatombe à Montpellier
1287, 1315, 1348, 1358, 1361, 1374, 1375, 1384, 1391, 1395, 1407, 1481, 1498, 1502, 1506, 1510, 1515, 1522, 1530, 1533-34, 1541-42, 1564, 1579-81, 1588-89, 1629-30, 1640-41 … là vous vous demandez à quoi peuvent bien correspondre toutes ces dates ? Certainement pas aux périodes de récolte de vin les plus abondantes, non non. C’est bien plus triste que ça : ces dates sont celles des épidémies de peste, ce fléau du Moyen-Age, qui ont frappé Montpellier de plein fouet.
Maintenant on vous laisse imaginer le nombre de morts (et d’endeuillés) que notre belle ville a connu en ces temps là – heureusement derrière nous. Brrr.
Sources
- La peste à Montpellier, 1579 – Etudes Héraultaises, Revue 1984 n° 5-6
- Le Carnaval – site de la ville de Cournonterral
- Légendes et histoires locales (2/6) : La Dame blanche de Palavas-les-Flots – Midi Libre – 2011
- Contes et légendes du Languedoc et du Roussillon, Editions Ouest-France, 2007
- Montpellier de A à Z, Thierry Arcaix, ED Sutton, 2009
- Montpellier Secrète et Dévoilée, Roland Jolivet, Ed. Broché, 2003
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