Je sais pas toi, mais la nouvelle du reconfinement, pourtant prévisible et annoncée mercredi 28 octobre sur l’écran noir (oui je dis écran noir, je suis une vieille personne !) m’a fait l’effet d’un coup de massue dans la gueule. BIM ! MANGE TOI ÇA !
C’est donc un peu sonnée et après une nuit pas fameuse que je me réveille jeudi matin a.k.a le dernier jour de liberté avant enfermement général…
Ni une ni deux je décide de passer le plus de temps possible dehors et d’aller faire quelques judicieuses provisions auprès des commerces jugés “non essentiels” (des cartes postales pour mes grands parents par exemple ❤️). Et de marcher, aussi, vu que je pourrai pas aller plus loin qu’un 1km pendant un mois…
J’ai du bol : ce jour là je peux me le permettre ! Je sais que certains auraient voulu faire comme moi mais n’ont pas pu.
Grosse agitation sur la Comédie
Il n’est même pas 10h et je suis déjà dehors – obsédée par l’idée de “profiter du dernier jour” (comme si on était condamnés oui oui tout à fait ^^). Curieux cette atmosphère. Curieux ces lieux grouillants de vie qui dès demain seront mort de chez mort…
Sur la Com’, beaucoup de gens passent, chargés de paquets en tous genres. On voit le logo Nespresso sur le sac des uns, Jardiland sur le sac des autres … j’ai même vu un mec passer avec genre 12 baguettes dans les mains. Ok. #lapeurdumanquecestquelquechose
Il y aussi pas mal de gens avec des valises. T’as dû en voir toi aussi !
Scène d’apocalyse au supermarché
Je marche d’un pas tranquille vers Antigone où se trouve le super marché où j’ai l’habitude d’aller – j’ai pas oublié le délire autour de la farine pendant l’épisode 1, le truc était carrément le nouvel or blanc alors je prends les devants ! Pas folle la guêpe comme dirait mon daron.
Rien que l’arrivée au supermarché me rappelle le confinement. Le vigile a l’air au bout de sa vie, des daronnes excédées essayent de forcer le passage à l’entrée, les caddies sont plein à craquer et entassés partout dans les allées, empêchant les gens de passer… c’est l’Apocalypse.
Quoi y’a déjà plus de farine ?!
Et y’a déjà plus de farine ! Rien, même pas un paquet. Alors qu’il est même pas 11h30. Putain, ça recommence…. ulcérée, je quitte aussitôt ce lieu de perdition.
Je voulais juste un paquet de 500 grammes pour faire un brownie plus tard moi ?
Un dernier dejeuner en terrasse
Je continue à marcher tranquillement vers Port Marianne. Je prends bien le temps de respirer, d’ouvrir grand mes esgourdes et mes mirettes, de me connecter le possible au monde autour de moi … car bientôt, et pendant un mois au moins, je n’aurai plus le droit de me promener par là.
C’est pas très raisonnable mais je m’offre le luxe d’un dernier dejeuner en terrasse. J’apprécie chaque bouchée de mon plat, chaque rayon de soleil sur ma peau, chaque feuille dorée qui tombe des arbres. Car encore une fois, je sais pas quand je pourrai à nouveau vivre ça.
J’espère retrouver mes adresses favorites après le reconfinement … rien n’est sûr. Mon salon de thé préféré a du fermer ses portes suite à l’épisode 1. J’m’en suis toujours pas remise. RIP Théodart…
La médiathèque bondée comme jamais
Littéraire pur jus bien décidée à occuper sainement son reconfinement, je file ensuite à la médiathèque pour faire le plein de bouquins. Mazette, je n’ai jamais vu autant de monde dans la médiathèque.
Non mais vraiment. Jeunes comme vieux arpentent les allées les bras chargées de livres, de CDS, de BDS. C’est dingue. À ce stade même le personnel ne sait pas s’ils vont reconfiner. Suspense. En tous cas si ça arrive je suis prête !
Chiller au soleil, juste encore un peu …
Enfin pour clôturer ma dernière vadrouille avant-va-t-en-savoir-quand, je m’installe au bord du Lez. C’est fou comme les choses sont plus belles quand tu sais que tu vas devoir t’en passer pendant un mois : la surface de l’eau qui ondule, les rires des enfants, et même la foule … *soupir*
Je m’imprègne très fort de tout ça pis je rentre chez moi. Heureuse d’avoir pu faire le plein de denrées “non essentielles” (quel effet ça leur fait, à ces commerçants, d’être étiquettés “non essentiels ” ?!) et d’avoir profité du dehors, je dois quand même admettre que la perspective du reconfinement imminent me sape le moral.
Boah… allez, j’ai survécu au premier, je devrais survivre au deuxième ! Tout est affaire de positivité et d’adaptation après tout. Peace les mouettes.