Samedi dernier vers 14h, on a grimpé dans la petite tuture rouge de ma copine Crystal pis on a taillé la route jusqu’à Marseillan, au bord de l’étang de Thau, pour visiter une maison : la Maison Noilly Prat (du coup c’est pas une vraie maison hein, enfin si, mais pas dans le sens où vous pensez, bref, j’y reviendrai).
En fait on était invités par l’équipe dessites d’exception en Languedoc, qui recense les coins les plus remarquables de notre patrimoine régional (si toi aussi tu as la fibre exploratrice on te suggère une petite balade sur leur site), pour une petite visite guidée de l’endroit.
On débarque à Marseillan
Après une petite heure du tuture sous le ciel bleu nous voilà à Marseillan, à environ 50 kilomètres de Montpellier d’après l’ami Google. À vrai dire, ni ma copine ni moi avons le souvenir d’être déjà venues dans cette mignonne commune au bord de l’étang (étang qu’on a d’abord pris pour la méditerranée … non mais il est immense en fait cet étang de Thau ? C’est genre un mini lac ?).
Devant la Maison Noilly Prat (située au bord du port) il y a parking … sauf qu’il est rikiki et déjà plein, ce qui nous oblige à aller nous garer un peu plus loin. Ouf, y’a de la place et on laisse là le tas de ferraille encore chaud pour rejoindre la fameuse maison Noilly Prat – comme à notre habitude, sans trop savoir où on fout les pieds.
C’est l’heure de la visite
On a rendez vous pour la visite de 14h45 et c’est avec curiosité qu’on pousse la porte. OU-AH. On se fige sur le pas de la porte, deux statues de sel.
D’abord, il y a cette odeur d’alcool et de bois qui nous prend de suite au nez. Ça surprend ! Et puis ces pyramides de bouteilles là au fond ?! Et, oh ! Ces deux grosses mécaniques qu’on dirait des marmites géantes en étain comme celles de grand maman !? Vous l’aurez compris : à peine entrées, l’endroit nous laisse déjà une forte impression.
On file à l’accueil où on décline notre identité. Cédric (le guide) attend un groupe de 40 personnes incessamment sous peu et nous conseille plutôt de revenir pour la visite de 15h30, en petit comité donc plus sympa pour nous. Okay, on a l’temps de toute façon ! Et apprécie qu’il y ait pensé. On en profite pour se balader à Marseillan en humant l‘air marin l’air de l’étang et faire quelques boutiques en attendant.
Puis on revient à l’heure convenue ; trois anglais souhaitent se joindre à nous et Cédric nous demande si ça pose pas problème de faire une visite en anglais et français. Oh bah non aucun souci ! Allez, la visite peut commencer.
Et au fait, c’est quoi du Noilly Prat ?
Avec cette question, Cédric met d’emblée les pieds dans les plats – et il a bien raison. Parce qu’en fait, je ne sais pas vraiment ce que c’est … c’est pas un alcool qui m’est pas franchement familier. Alors c’est quoi le Noilly Prat … euh … un vin ? Nope.
Ah. Bon. Un spiritueux alors ? Non plus, le gin, la vodka, le whisky, ça ce sont des spiritueux. Bon, alors, euh … un apéritif ? Bingo ! Le Noilly Prat, est un vermouth, donc un apéritif.
J’apprend donc que le Noilly Prat est un vermouth, et que le vermouth est un apéritif. +2 culture G !
Et du coup, c’est quoi un vermouth ? Euuuuh … Vermouth, vermouth … pour moi ça évoque la vieille France, les liqueurs, la campagne et les personnes âgées m’enfin ça m’avance pas trop là. Leçon du jour : pour être considéré comme un vermouth, le breuvage doit contenir au moins 75% de vin + des racines, graines et épices macérées + d’un alcool neutre.
Un vermouth est donc un apéritif composé essentiellement de vin blanc alcoolisé et aromatisé. (source)
+3 culture G !
Une visite en quatre temps
Ce point essentiel était clarifié, nous entamons la visite – on va évidemment pas la retranscrire entièrement ici sinon c’est un peu nul pour toutes les petites mouettes qui auront envie d’y aller par la suite … mais on va vous vous parler un peu de ce qu’on a appris au cours de la visite, qui repose sur quatre phases : la visite du chai (où est formé le mistelle), l’enclos (où reposent et fermentent les tonneaux de vin), le musée (où on apprend un tas de choses sur la composition, la fabrication et l’histoire de Noilly Prat) et pour finir la dégustation.
Chaque étape est riche en enseignements et s’accompagne de nombreuses anecdotes sur la vermoutherie – si vous arrivez à tout retenir, je vous tire mon chapeau ! On peut ensuite aller boire un coup dans l’agréable patio aménagé et faire ses achats en boutique en sortant.
1°) LA VISITE DU CHAI
Bon, là, j’avoue, j’ai quasi rien retenu … mais l’endroit était impressionnant !
2°) L’ENCLOS
C’est ici, dans ce qu’on appelle « l’enclos », que le vin sélectionné pour la composition du Noilly Prat dort pendant des mois et des mois. En fait il ne dort pas, il travaille. C’est l’effet conjugué du soleil, du vent, des embruns et de la pluie qui va le travailler au corps jusqu’à mener au résultat attendu (et pour ne pas qu’il tourne au vinaigre, ce qui serait quand même c*n, on le mélange avec de l’alcool neutre)
Je savais même pas que la pluie avait un effet sur la fermentation du vin …
+4 culture G !
3°) LE MUSÉE
Mais d’où il sort ce vermouth ? Son histoire commence en fait en 1813 : à l’époque, Joseph Noilly, herboriste-épicier amoureux de grand vins imagine une recette de vermouth français ; en 1850, son fils Louis fonde la maison Noilly à Marseillan et s’associe à son beau frère, Claude Prat. Ainsi naît la maison Noilly-Prat.
L’histoire de la vermoutherie marseillanaise est aussi liée à une figure forte, celle d’Anne Rosine, qui géra la maison d’une main de maître pendant des années.
Le saviez vous : près de 20 ingrédients du monde entier entrent dans la composition du breuvage ! Comme les roses, les clous de girofle, la vanille, la cannelle, la badiane, la coriandre …
4°) LA DÉGUSTATION DE PLUSIEURS VERSIONS DU NOILLY PRAT
Car il n’y a pas une recette, mais quatre ! Le Noilly Prat Extra Dry (label blanc) le Noilly Prat Original Dry (label vert), le Noilly Prat rouge (label rouge, sans surprise), le Noilly Prat Ambré (label orange) pour finir. Ils oscillent tous entre 16° et 18° et le label vert reste le plus vendu à l’international.
Chaque recette a été élaborée dans un objectif précis (les 2 ème et 3 ème génération pour séduire le marché américain par exemple). Si nos convives anglais se délectent avec les versions les plus anciennes, avec Crystal, on préfère largement les deux plus jeunes (ceux qui sont plus ambrés, à gauche sur la photo) – une histoire d’éducation du palais, sans doute. Hmm, ce petit goût de miel qui reste accroché à la langue, c’est top !
Bon à savoir
☛ La visite classique, celle qu’on a faite coûte 9,50€ (tarif adulte) et dure un peu plus d’une heure mais il y a d’autres possibilités (par ici)
☛ La boutique est sur entrée libre, en gros t’as juste à entrer si tu veux acheter
☛ Les bouteilles Noilly Prat de quatrième génération se vendent uniquement ici
☛ L’été, tu peux te poser dans le « vermouth bar » ouvert et déguster ton petit Noilly Prat
Verdict
Voilà une visite guidée complète, bien conçue et dépaysante, où vous apprendrez des tas de choses sur l’art du vermouth en général et sur la vermoutherie Noilly Prat en particulier, un lieu étonnant s’il en est, le tout appuyé par un personnel arrangeant et connaisseur. On recommande !
On a aimé ♥ :
– Crystal et moi on a appris plein de choses
– l’endroit en lui-même est juste ouf, on voit pas ça tout les jours
– la visite est abordable (on a été invités certes, mais la visite à 9,50€ vaut le coup)
– le staff s’est montré arrangeant dès le début
– nous sommes reparties avec des idées de cocktail (merci les flyers)
– et découvert que le Noilly Prat, boisson inconnue jusque là, était bien sympa
On a moins aimé ?:
– le parking rikiki
– c’est un peu loin d’ici (mais ça vaut quand même le coup d’y aller !)
Toi aussi t’as envie de visiter la vermoutherie et tant qu’à faire t’aimerais en profiter pour visiter un peu le coin ? Voilà de quoi passer un super moment dans la lagune de Thau !
Maison Noilly Prat
? 1 Rue Noilly, 34 340 Marseillan
? 04 67 77 75 19 ou 04 67 77 20 15
? Le site / la page Facebook
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