Le Pic Saint Loup c’est pas très loin de Montpel et c’est trèèèès joli. J’y ai grandi donc je vous y traînerai régulièrement, au fil de mes découvertes et autres bonnes adresses. Aujourd’hui, je vous emmène en balade dans mon bô pays pour déguster du bon vin. Suivez la guide…
Vous avez sans doute entendu parler des grêlons de la taille d’une balle de golf qui se sont abattus sur le secteur mi-août … Ce que vous avez peut-être loupé c’est que l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) a récemment labellisé le Pic Saint Loup AOP – Appellation d’Origine Protégée. Pour info : le syndicat comme les domaines du Pic sont très dynamiques et organisent plein d’événements cool comme les fameuses Vignes Buissonnières, mais aussi Live at Hortus ou FestaPic le week-end du 15 & 16 octobre prochain.
Maintenant laissez moi vous emmener dans quatre domaines magnifiques du Pic Saint-Loup qui méritent à eux seuls une balade (même en famille y a de la place pour que les p’tites mouettes se défoulent). Bon évidemment avec une petite dégustation au caveau, c’est encore plus tentant.
PRÊTS ? TOP DÉPART !
Toutes les étapes de la balades sur une carte ça vous dit ?
Première étape
À 30 minutes de Montpel’ : Le Mas Gourdou, au pied de l’Hortus, à Valflaunès.
C’est un petit domaine familial (le fils & ses parents) qui a fortement été touché par la grêle. Du coup, il n’y aura pas beaucoup de bouteilles du millésime 2016 ! Déjà que plusieurs de leurs cuvées sont vendues sur réservation… Bref, on a commencé la découverte par la cave toute neuve, en pierres du Pont du Gard –magnifique-, où Benoît (le fils) nous a montré ses cuves au ¼ pleines seulement (la grêle donc).
Il nous a expliqué que sa petite production est vendue presque dès la mise en bouteille et d’autant plus en ce qui concerne la cuvée « Grain par grain ». Cette cuvée est spéciale car la famille Thérond met le raisin, grain par grain, à la main dans des fûts de chêne dès la récolte. La vinification est intégralement réalisée dans les fûts qui sont roulés 2 fois par jour.
Dans le caveau, on voit les fûts au travers du sol en verre et on découvre aussi la production de safran de la famille (que nous n’avons pas pu visiter car hors saison). À la dégustation, on apprends donc que beaucoup de cuvées ne sont plus disponibles : il faut réserver ses bouteilles ! Les prix sont très abordables, notamment le rosé « Les Drailles » à 7 € qui a obtenu 1 étoile au Guide Hachette. Madame Thérond et son fils nous ont accueillis très chaleureusement, ambiance détendue et sympathique, comme eux !
Seconde étape
Le Château de Lascaux, à Vacquières.
Au cœur du village, le domaine propose un voyage temporel avec une bâtisse ancienne et une autre très moderne, autour d’une grande cour. Nous sommes chaleureusement accueillis par le patron, Jean-Benoît Cavalier. Il nous fait faire le tour du 1er étage avec sa salle de dégustation lumineuse et la terrasse d’où on a une vue panoramique sur les vignes. Ensuite, on descend à la cave où M. Cavalier nous dévoile la recette pour faire le rosé (je vous en dis pas plus, vous lui demanderez).
J’adore le rez de chaussée en terre battue où sont conservés les vins en élevage : l’odeur de la terre et du vin, la fraîcheur et le calme monacal… Enfin, la dégustation ! On traverse la cour et ensuite la rue pour aller se perdre dans un labyrinthe de petites pièces voûtées de l’ancien presbytère, accolé à l’église du village. C’est là, que M. Cavalier conserve ses bouteilles et les souvenirs de sa famille : bouteilles aux étiquettes illisibles, anciens outils, trouvailles archéologiques faites dans les vignes, etc.
Il faut dire qu’il est la 14ème génération sur le domaine ! La terre et ses qualités sont au centre de ses méthodes de travail, les cuvées étant assemblées selon les parcelles et leurs sols. Il en a même mis 3 échantillons en déco dans de grands vases. La dégustation est à l’image du bonhomme : généreuse ! En tout on aura passé 2h avec M. Cavalier et il nous parle encore de son métier en nous raccompagnant jusqu’à la voiture… Où on a chargé pas mal de bouteilles, vendues à partir de 8 €, et un peu d’huile d’olive d’une de ses amies qu’il vend aussi. A noter : tous ses vins sont bio, et mis en bouteille sur place.
Pour la pause déj’, nous avons choisi l’Auberge du Cèdre à Lauret. Le cadre est exceptionnel avec sa maison de maître, l’ancienne orangeraie et la terrasse au milieu des rosiers : parfaite pour un déjeuner au soleil en fin de saison. Les formules sont à partir de 15 € le midi et la carte des vins est très, très fournie. Les prix sont abordables, et ils proposent bien sûr un excellent choix de vins du secteur pour ceux qui en veulent encore (sinon l’eau est très bien aussi !). La cuisine est simple et fraîche avec plein de petites portions façon tapas et de beaux produits. L’Auberge propose aussi quelques chambres pour ceux qui veulent passer le week-end (piscine & boulodrome en bonus). Pour ceux qui veulent, un petit détour par le Château de Cazeneuve juste en face est conseillé…
Troisième étape
Au Château La Roque, du côté de Fontanès.
Après le repas, on roule à peine 15 min vers le joli village de Fontanès. Juste avant le village, le panneau aux armoiries du domaine et les vignobles qui s’étalent de partout ne peuvent pas se louper. On a besoin d’une balade digestive et ça tombe bien car le cadre est enchanteur : un vrai château de princesse. Allez voir la tour, (en fait c’est un ancien puits), et faites le tour de la bâtisse principale, vous aurez une belle vue sur les vignes en amont et en aval. Nous sommes reçus au caveau mais cette fois on ne nous propose pas de visite de la cave. Pas de vigneron non plus, c’est une charmante jeune vendeuse qui nous accueille et nous fait découvrir les vins (bio là aussi). Deux cuvées de blanc très fruités et 4 de rouge, dont une 85% mourvèdre (c’est assez rare). Les tarifs sont plus élevés que dans les deux domaines précédents, comptez 15 € / bouteille en moyenne. Le domaine a été racheté il y a un an à peine et se diversifie avec des espaces réceptifs dans et autour du château. Normal c’est trop beau !
Quatrième et dernière étape
de notre périple et non des moindres : le fameux Château Puech Haut à St Drézéry.
On roule un peu plus cette fois en s’éloignant du Pic -comme quoi l’appellation couvre un sacré territoire ! Comme à La Roque, le cadre est idyllique : sur une colline, des vignes bien taillées, allée bordée d’oliviers, parking bien gravillonné (ça se dit ça ?), etc. On voit tout de suite la reconstitution d’un ancien pressoir à huile d’olive (car à l’origine il y a 30 ans, il n’y avait là que des oliviers). On ne peut pas manquer non plus la barrique géante en tôle rouge qui sert à exposer les bibs décorés par des artistes qui font la fierté de M. Bru, le patron.
Enfin, le caveau qui fonctionne comme une boutique, avec beaucoup de monde, des touristes en visite guidée… Là sont exposées les barriques originales décorées par des artistes du monde entier –qui ont ensuite été reproduites en bib. Le Monsieur nous présente les 185 hectares de vignes étalées du pied du Mont Ventoux à St Georges d’Orques (!!!), pour assurer la production énorme du domaine. A la dégustation, on goûte seulement 2 blancs et 2 rouges – pas les rosés parce qu’on les connait (trop) bien. Et l’huile d’olive aussi, car Puech Haut en produit toujours, ainsi que des truffes mélanosporum dont on peut apercevoir les champs de chênes depuis le Caveau (mais qu’on n’a pas goûtées car hors saison). En revanche, côté tarifs, on n’a pas eu l’impression de faire une affaire, à 20 € en moyenne la bouteille.
Voilà, vous vous doutez bien que je n’ai pas pu visiter tous les domaines de l’appellation – mea culpa si votre préféré ne se trouve pas dans l’article – mais vous comprendrez que je ne serai pas en mesure de vous proposer cet article-balade s’il en avait été autrement !
VERDICT
On a bien profité de cette belle journée de fin septembre, fatigante (^^) mais magnifique. De splendides paysages, des personnalités incroyables, la découverte de notre terroir. On est rentrés moins bêtes, on a pu gâter les copains de bonnes bouteilles et préparer les fêtes à venir 😉 Bref, la dolce vita.
Les vignerons du Pic Saint Loup sont accueillants, pleins d’énergie et surtout intarissables sur leur métier. Ils ont à cœur de préserver notre patrimoine régional et d’y ajouter leur « patte ». L’ambiance campagne est parfaite pour s’aérer la cervelle de mouette le temps d’une journée. Bien entendu le budget à prévoir dépend du nombre de bouteilles que vous achetez mais les visites sont gratuites, donc c’est vraiment un bon plan.
Infos pratiques :
- Mas Gourdou, Famille Thérond – 06 22 63 34 25 – Caveau ouvert du lundi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 19h
- Château Lascaux, Jean-Benoît Cavalier – 04 67 59 00 08 – Caveau ouvert du lundi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 18h
- Château La Roque, Sylviane & Bertrand Barascud – 04 67 55 34 47 – Caveau ouvert du lundi au dimanche, de 10h à 18h
- Château Puech Haut, Gérard Bru – 06 24 25 40 28 – Caveau ouvert du lundi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 19h
La grêle a pas mal réduit la masse de travail cette année mais faut pas croire que ces Messieurs / Dames n’ont plus rien à faire jusqu’à la première dégustation du cru 2016 hein ! Donc je vous conseille de prendre rendez-vous avant de vous déplacer, ça vous évitera des déconvenues…
Bien entendu je vous recommande de boire avec modération ! Et de prendre de l’eau (ça sert toujours), des baskets plutôt que des escarpins et éventuellement de quoi vous couvrir si la météo l’impose.
Bonne balade !
4 commentaires
HAAAA mais COEUR COEUR COEUR !! Super itinéraire avec plein de nouvelles bouteilles à déguster, miam ! Le Pic Saint Loup, c’est un peu comme Omar Sharif avec les courses, c’est ma grande passion. Si je puis me permettre, je conseille vivement aussi le Mas Thelème http://www.mas-theleme.com/. Et s’il n’est pas possible de visiter le domaine, on trouve ce Pic Saint-Loup (et beaucoup d’autres excellents vins) chez le caviste de Grabels. 🙂