Barley est un nouveau venu dans la Team de Mtp34 (“Bonjour Barley”). C’est un grand amateur de bière entre autre. Il vous donne ici son point de vue sur le FISE. C’est parti !
A moins de mirer continuellement ses godillots dès que l’on met le nez dehors, impossible d’ignorer les affiches annonçant la 16ième édition du Fise. C’est The Place To Be pour le viaduc de l’Ascension. On peut raisonnablement affirmer que tout montpelliérain qui n’a jamais vécu le FISE n’a jamais vécu tout court. Effrayé par cette funeste perspective j’avais prévu de longue date une excursion sur les rives du Lez pour communier avec les milliards (chiffres officiels) de fidèles au cru 2012 de cette grand messe du Sport Extrême.
Direction fise.fr pour organiser ces 4 jours. Sacrebleu! Entièrement rédigé en globish, ma connaissance de la langue de Shakespeare est inutile pour décrypter le sens caché des barbares « jibe, spin ramp, air spin contest » et autre « slopstyle ». Deux heures plus tard, je parviens enfin à transcrire ce mystérieux dialecte tribal en bon français de souche avec la même satisfaction qu’un égyptologue chevronné découvrant la clé de lecture d’un papyrus millénaire.
A quoi bon consulter le programme officiel en version papier puisque seul le programme réel importe? Au Fise, la créativité latine règne en maître. Les horaires des events, comme pour le Tram ou la météo à 3 jours, ne sont qu’une prévision aléatoire, pas plus. Une seule règle est scrupuleusement respectée: un event ne commence ni à l’heure prévue, ni en avance mais toujours avec une demi-heure de retard (minimum). L’explication est simple : esprit libre a la fois artiste et sportif, le rider n’aime pas les contraintes et a besoin de temps pour méditer, se relaxer, se concentrer, décuver.
J’arrive sur le FISE et je me mêle à une foule bigarrée. Une grande majorité de cavemen hirsutes, mi chabal mi chubaka avec bonnet de laine et lunettes de soleil très pratique puisqu’il pleut. Plus loin je croise les incontournables âmes perdues du surf palavasien, ersatz pathétiques du bouffonnant « Brice de Nice » se voulant la réplique quasi-parfaite du mystique Bodhi de « Point Break ». Le calbuth au ras du croupion est toujours très tendance, mais attention, pour les pros c’est juste une technique pour sauter plus haut…
Pourquoi fait-il toujours beau avant, après mais jamais pendant le Fise! Pluie, vent, orages, grêles, ouragan, criquets, sauterelles (je sais, j’exagère mais ça fait du bien) et parfois soleil. Cette année supplément tempête de poussière digne du désert de Gobi. Les bras en croix tel un prédicateur Maya au sommet du Machu Pichu l’animateur principal rassure la foule mouillée. Mais les Dieux de la météo semblent fâchés avec le Fise. Pour les réconcilier, je propose de sacrifier un compétiteur au début du festival. En faisant offrande de son cœur au Dieu Soleil du haut du Big Air on garantit 4 jours de beau temps. Mais bien qu’efficace, le concept est suranné, en tout cas pas suffisamment avant-gardiste pour le Fise.
La programmation musicale est impeccable et je ne me lasse pas d’entendre « killing in the name » de RATM pour la 400ième fois depuis ce matin (j’ai compté). Les acouphènes persistants tout le mois suivant ne seront qu’un dérisoire prix à payer pour cette expérience sonore « totally wild ».
C’est donc en sifflotant que je me rapproche des stands de frites et autres spécialités culinaires à 0% de fibres. Kebab 5 euros, Américain 6 euros, petit cri de stupeur devant la crêpe au sucre à 3 euros. Je passe mon chemin sans bourse délier et remercie ses bienveillants commerçants pour m’aider à rester svelte quand l’été est si proche.
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort c’est pourquoi je ne quitterais pas le FISE sans avoir vécu l’expérience la plus extrême. Une miction dans les latrines en algecco après 4 jours de festival. Une ultime bouffée d’air frais et je m’engouffre en apnée dans la boite infernale. Avant de clore les yeux j’aperçois d’énormes mouches bleues dévorant d’infernaux étrons spongieux…aaargh !!! L’agression olfactive qui s’ensuit n’a rien à envier à la plus meurtrière des armes bactériologiques. Néanmoins, je sors vainqueur de l’épreuve et me jure de rester les yeux ouverts pour le cru 2013 !
Merci à BonjourParisien et à http://blog.cybervince.net pour nous avoir permis d’utiliser une de leur photo pour illuster l’article !
4 commentaires
Barley est-il un cousin du fameux Barney ?
J’ai bien ri, surtout avec ces magnifiques alexandrins (ou presque) finaux :
“Avant de clore les yeux, j’aperçois d’énormes mouches bleues
dévorant d’infernaux étrons spongieux….”
Rahhh, on dirait du Baudelaire shooté au Redbull.
Humm… je pense qu’il y a sans doute une relation. Je laisse le soin à Barley de répondre ! 😀
Je réfute. L’humble scribouillard que je suis ne connais aucun « barney » (fut-il jaune et fameux) et trouve ce sobriquet totalement ridicule.